Epuisement professionnel : qu’est-ce qui bloque, au juste ?

Quels sont les défis spécifiques que vous rencontrez en termes de gestion du stress et de la charge mentale ? Comment pouvez-vous mieux soutenir vos employés dans ces aspects-là ? Quels changements pensez-vous nécessaires pour créer un environnement de travail plus sain et plus solidaire ?

De quoi parlons-nous dans cet épisode ?

Aujourd’hui, notre invitĂ©e partage son expĂ©rience personnelle d’épuisement professionnel, mettant en lumiĂšre les difficultĂ©s auxquelles bon nombre de salariĂ©s sont confrontĂ©s, notamment ceux travaillant dans les ressources humaines.

Elle explique avoir tentĂ© d’alerter sa direction sur sa surcharge de travail, mais s’est heurtĂ©e Ă  des rĂ©ponses culpabilisantes, ce qui souligne les dĂ©fis de communication et de prise en compte des besoins des salariĂ©s.

Les entreprises doivent adopter une approche flexible et authentique en matiĂšre de bien-ĂȘtre des employĂ©s, plutĂŽt que de simplement mettre en place des programmes superficiels.

Elle suggÚre également que les entreprises devraient envisager des approches différenciées de gestion en fonction des profils des employés.

ThÚmes abordés :

  • Pression au travail
  • Burn-out au travail
  • Prise de conscience, recronstruction et rĂ©orientation professionnelle

Les ressources que nous vous proposons : 

À propos de ce podcast

« Stop Ă  la charge mentale ! Â» est un podcast de Magaly SimĂ©on, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

💡 Comment soutenir efficacement les salariĂ©s face aux dĂ©fis liĂ©s Ă  la charge mentale ? Comment aborder de maniĂšre proactive, les questions de stress au travail au sein de votre organisation ? Comment maintenir un Ă©quilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, sans compromettre votre bien-ĂȘtre ? Ces questions cruciales trouvent leurs rĂ©ponses dans chaque Ă©pisode  de « Stop Ă  la charge mentale Â».

Rejoignez-nous chaque semaine pour révolutionner votre approche du stress au travail. Nous explorons les conséquences du stress sur les entreprises, équilibrons vie professionnelle et vie personnelle, et mettons en avant la Qualité de Vie et des Conditions de travail (QVCT).

Que vous soyez manager, dirigeant, professionnel RH ou salariĂ© en quĂȘte de rĂ©ponses, ce podcast est votre rendez-vous hebdomadaire pour des solutions pratiques et une inspiration revigorante.

Vous n’avez pas le temps d’écouter l’épisode ? Lisez-le

Introduction

Magaly SimĂ©on : Quelle valeur donnons-nous aux ressources humaines ? Peut-ĂȘtre pas suffisamment, ou peut-ĂȘtre pas vraiment. MylĂšne aujourd’hui va nous raconter ce que c’est que l’épuisement professionnel, quand on l’a vĂ©cu, et comment en mettant plus de h de son point de vue, on obtient aussi plus de performance. Et c’est Ă©galement ma conviction. Je vous souhaite une trĂšs bonne Ă©coute. Bonjour MylĂšne.

MylĂšne : Bonjour.

Magaly SimĂ©on : Merci d’ĂȘtre lĂ  avec nous. MylĂšne, est-ce que vous voulez bien vous prĂ©senter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

MylĂšne : Alors, je suis MylĂšne. Je travaille en ressources humaines depuis 2006. J’ai fait mes Ă©tudes en ressources humaines, et puis j’ai toujours travaillĂ© dans ce domaine-lĂ , dans plusieurs entreprises. J’ai 39 ans, j’ai deux enfants, donc le rĂŽle de maman aussi, en plus du mĂ©tier de RH.

Le tĂ©moignage de MylĂšne, arrĂȘtĂ©e pour souffrance au travail 

Magaly SimĂ©on : TrĂšs bien, et MylĂšne, je crois qu’aujourd’hui vous ĂȘtes dans une situation alors que je ne pourrais pas qualifier d’un peu particuliĂšre, parce que malheureusement, visiblement, elle se rĂ©pand dans le monde de l’entreprise. Est-ce que vous voulez bien nous en parler ?

MylĂšne : Oui. Alors du coup, moi, je suis actuellement en arrĂȘt par rapport Ă  des souffrances liĂ©es au travail. Et comme beaucoup de gens, effectivement, j’ai pu le voir dans plusieurs entreprises oĂč j’ai travaillĂ©, les salariĂ©s sont souvent en souffrance. Donc, en tant RH, on absorbe finalement cette charge Ă©motionnelle des autres salariĂ©s aussi. Et puis on est finalement en tant RH, on est un peu la soupape pour tout le monde. En fait, ce qui n’est pas Ă©vident quand on est notamment hypersensible comme moi. Donc, c’est qu’on m’a reprochĂ© finalement parfois d’ĂȘtre hypersensible alors que pour moi, ça reste une force, justement pour avoir de l’empathie et comprendre les salariĂ©s qui sont en souffrance et alerter la direction quand c’est nĂ©cessaire.

Pour mon cas, j’ai alertĂ© aussi sur une charge de travail. J’aime avoir beaucoup de travail aussi. Donc j’ai forcĂ©ment ma part, on va dire, de responsabilitĂ©. J’ai eu une pĂ©riode de culpabilisation aprĂšs, on m’a amenĂ©e lĂ  oĂč j’en suis parce que ce n’est pas si simple que ça dans le monde de l’entreprise. J’en veux Ă  personne aujourd’hui. Maintenant, je me reconstruis, je suis en phase de guĂ©rison, si on peut dire. Par contre, j’ai atteint un point de mon retour par rapport Ă  la structure oĂč je travaillais et aprĂšs, il faut changer en fait. Donc j’ai dĂ©jĂ  vĂ©cu un peu des situations compliquĂ©es avec des incomprĂ©hensions de la direction dans une autre structure. Etre RH, ça reste un mĂ©tier compliquĂ© au niveau de la charge mentale. Et il faut savoir Ă  un moment donnĂ© renoncer, et j’avais utilisĂ© ces mots-lĂ  qu’on a utilisĂ©s pour moi.

J’ai dit que j’avais trop de travail, parfois trĂšs souvent. Et je n’en veux pas aux entreprises dans lesquelles j’ai travaillĂ©, ou mĂȘme aux entreprises qui peuvent rĂ©pondre ça, il faut renoncer Ă  certains projets pour prioriser, ce que je comprends. Mais ce n’est pas si simple. Quand on a la tĂȘte dans le guidon, quand on a des attentes trĂšs fortes, des managers, des dirigeants multiples ou multisites, parce qu’ils attendent beaucoup aussi de la fonction RH. Et finalement, quand on reçoit des appels, moi, je me fais toujours une obligation de rĂ©ponse. En fait, pour ne pas laisser les managers seuls dans les conflits qui peuvent avoir de salariĂ©s dans les difficultĂ©s qu’ils peuvent avoir sur les ressources humaines parce que ça prend une grande part aujourd’hui de leur mĂ©tier. Donc j’essaie de transmettre pour que les gens soient les plus autonomes possible. Mais ce que je constate aussi, c’est que les dirigeants n’ont pas non plus les clĂ©s pour ne pas mener au burn-out.

La non-Ă©coute des dirigeants et des managers 

Magaly SimĂ©on : Vous avez commencĂ© par dire j’aime beaucoup travailler, aprĂšs vous m’avez dit j’ai essayĂ© d’alerter, et il y a une phase oĂč on m’a culpabilisĂ©. C’est comme ça que vous voyez un peu le dĂ©roulement, c’est-Ă -dire finalement d’essayer d’appeler Ă  l’aide, et qu’on vous remette juste une charge supplĂ©mentaire sur les Ă©paules en vous disant, vous n’avez qu’à prioriser. C’est Ă  vous de savoir vous organiser. Vous devez apprendre Ă  dire non, c’est comme ça que ça s’est passĂ©.

MylĂšne : Alors, ça s’est passĂ© dans une de mes expĂ©riences. Je partage un peu tout mon parcours.

Magaly Siméon :TrÚs bien.

MylĂšne : Dans une de mes expĂ©riences, c’est ce qu’on m’a rĂ©pondu. Alors pas dans la derniĂšre, parce que ça s’est il y a quelques annĂ©es, on m’a rĂ©pondu, va falloir vous retrousser les manches. Alors que voilĂ , je ne pouvais pas donner plus, je ne pouvais pas. Je suis mĂȘme allĂ©e en formation, gestion du temps, oĂč mĂȘme la formatrice m’a dit ce n’est pas un problĂšme de gestion du temps. C’est un problĂšme de charge rĂ©elle parce qu’il y a la charge rĂ©elle de travail. Et il y a aussi la charge qu’on s’impose mentalement. Étant hypersensible, il y a un cerveau qui mouline beaucoup. AprĂšs la culpabilisation, je pense que ce n’est pas si clair que ça. En fait, c’est insidieux parce que moi, je me suis mise Ă  culpabiliser, mais d’autres salariĂ©s qui sont dans des cas similaires vont se culpabiliser par rapport Ă  une situation, parce qu’on est dans une sociĂ©tĂ© qui culpabilise les fragilitĂ©s. J’aurais Ă  dire, mais ce n’est pas vraiment le mot. C’est plutĂŽt les vulnĂ©rabilitĂ©s Ă  un instant donnĂ©, oĂč d’autres vont pouvoir Ă©ventuellement en profiter de ce moment de vulnĂ©rabilitĂ© pour mettre la tĂȘte sous l’eau Ă  quelqu’un qui essaye de s’exprimer. Donc, c’est insidieux. Je pense que c’est insidieux la culpabilisation. AprĂšs, on a une mission aussi en tant que RH, on est sensĂ© ĂȘtre un peu Ă  l’écoute des salariĂ©s, pour pouvoir remonter les dysfonctionnements et arriver Ă  rĂ©gler les problĂšmes qu’il y a dans l’entreprise. Donc, c’est une mission qu’on a aussi. Moi, je l’ai prise trĂšs Ă  cƓur. J’aime mon mĂ©tier. Mais c’est vrai que ce n’est pas toujours facile.

Quand le corps dit stop 

Magaly SimĂ©on : Oui, donc vous avez Ă©tĂ© face Ă  la culpabilisation. Vous avez finalement cherchĂ© Ă  aider vos collĂšgues, votre hiĂ©rarchie, etc. Est-ce qu’à un moment donnĂ©, vous avez Ă©tĂ© rattrapĂ©e par des signes de stress ? Vous avez vu ça venir, ça s’est fait de façon insidieuse ? Comment est-ce que ça s’est passĂ© pour vous ?

MylĂšne : Alors, pour moi, c’était assez insidieux. En fait, c’est arrivĂ© d’un coup. J’étais sur un projet trĂšs important pour la direction, donc j’avais beaucoup de travail. Mais je ne lĂąche jamais, je ne lĂąche jamais. C’est-Ă -dire que je ne vais jamais m’arrĂȘter. Je vais toujours au bout. J’essaie toujours de solutionner, mĂȘme si ça prend un temps Ă©norme. Et puis, en fait, c’est arrivĂ© d’un coup. C’est-Ă -dire que j’ai eu un blocage. Je me suis retrouvĂ©e Ă  pleurer dans la rue en allant travailler. Ça a Ă©tĂ© le dĂ©clic. Mais avant ça, il y avait eu des signaux qui auraient dĂ» m’alerter, mais je n’ai pas Ă©coutĂ© ces signaux-lĂ , tout simplement. Je les ai occultĂ©s, je me suis dit non, ça va passer, ça va passer. On a l’habitude de se dire ça va passer, ça va passer, mais Ă  un moment donnĂ©, ça passe pas. Donc, moi, j’ai eu un dĂ©clic en pleurant dans la rue. Et puis, lĂ , j’ai pris mon tĂ©lĂ©phone, j’ai appelĂ© ma direction, j’ai dit que j’arrĂȘtais tout. Et puis, c’était fini.

Magaly SimĂ©on : Donc, c’était vraiment un dĂ©clic, une prise de conscience assez brutale, on peut le dire.

MylĂšne : Oui, c’était brutal. Parce que c’est vrai que quand on est dans le feu de l’action, on ne se rend pas forcĂ©ment compte. Et puis, le corps parle. Et moi, mon corps a parlĂ©.

Se reconstruire aprĂšs un burn-out 

Magaly SimĂ©on : D’accord. Et comment ça se passe aujourd’hui pour vous ? Parce que vous avez pris cette dĂ©cision d’arrĂȘter. Comment est-ce que vous vous reconstruisez aujourd’hui ?

MylĂšne : Alors, aujourd’hui, ça fait un peu plus d’un mois que je suis en arrĂȘt. Je suis suivie par un psychiatre et une psychologue, donc ça m’aide Ă©normĂ©ment. J’ai dĂ©cidĂ© de prendre du temps pour moi. Ça a Ă©tĂ© difficile, au dĂ©but, de ne rien faire. Je me suis demandĂ©e qu’est-ce que je vais faire ? Parce que je ne sais pas rester Ă  rien faire. C’est trĂšs difficile pour moi. Mais je me suis forcĂ©e Ă  faire des choses. J’ai repris un peu la peinture, j’ai repris le piano. J’ai pris du temps pour moi, pour faire des choses qui me plaisent. Et puis, voilĂ , je suis suivie. J’ai un traitement, donc ça m’aide aussi Ă©normĂ©ment.

Magaly SimĂ©on : D’accord. Et est-ce que vous vous projetez dans l’avenir, est-ce que vous pensez revenir au travail ? Est-ce que vous envisagez les choses diffĂ©remment maintenant ?

MylĂšne : Alors, aujourd’hui, j’ai besoin de me reconstruire. Je pense que je ne reviendrai pas dans l’entreprise oĂč j’étais. Je ne me sens pas capable de retourner lĂ -bas. Mais j’ai envie de me reconvertir. Je me suis toujours dit que je voulais aider les gens. Et aujourd’hui, je veux vraiment aider les gens. Donc, je pense me reconvertir dans le coaching professionnel.

Magaly SimĂ©on : D’accord. Eh bien, c’est un beau projet d’avenir. Et je vous souhaite plein de succĂšs dans cette dĂ©marche. Et merci beaucoup, MylĂšne, d’avoir partagĂ© votre histoire avec nous aujourd’hui.

MylĂšne : Merci Ă  vous de m’avoir Ă©coutĂ©e.

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photo représentant qualité de vie au travail avec lily facilite la vie

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