Comment se reconnecter au temps dans une société obsédée par la productivité ?

Dans cet épisode, nous allons explorer l’impact de la pression temporelle sur notre quotidien et comment elle se transforme insidieusement en stress avec Nolwenn Bernache-Assollant.

De quoi parlons-nous dans cet épisode ?

Dans cet épisode, nous allons explorer l’impact de la pression temporelle sur notre quotidien et comment elle se transforme insidieusement en stress.
Nolwenn vous emmène dans un voyage à travers l’histoire, révélant comment notre vision du temps a été altérée au fil des siècles, depuis l’industrialisation jusqu’à l’avènement des nouvelles technologies. L’heure est venue de se questionner : quand avons-nous perdu le sens du temps ?
Vous découvrirez comment notre société moderne a sacrifié les cycles naturels au profit d’une hyperproductivité effrénée, laissant peu de place à la qualité et au repos. L’épisode aborde des sujets percutants tels que la désynchronisation de notre rythme biologique, les effets néfastes du télétravail mal géré et la culture de la gestion du temps en entreprise.

Mais Nolwenn ne se contente pas d’analyser le problème, elle vous propose également des pistes de réflexion pour un changement positif.

Vous découvrirez comment rétablir un équilibre entre le travail, le repos et le plaisir, et comment redonner du sens à notre rapport au temps. L’épisode met en lumière l’importance de la valeur personnelle et propose d’utiliser l’histoire comme source d’inspiration pour créer des collectifs de travail plus épanouissants.

En finissant cet épisode, vous serez animé par un désir ardent de repenser votre rapport au temps, de cultiver le plaisir et de créer des environnements de travail plus humains. Alors, préparez-vous à remettre en question vos croyances et à repenser votre relation avec le temps.

Ce podcast est une invitation à la réflexion, à la remise en question et à l’action pour un monde du travail plus équilibré et épanouissant.

Si comme Nolwenn vous souhaitez partager votre expérience sur la charge mentale, vous pouvez nous écrire sur Facebook, Instagram ou sur l’adresse email presse@lilyfacilitelavie.com.

Thèmes abordés : 

  • Contraste entre la perception linéaire du temps en Occident
  • Culture de l’hyperactivité
  • Stress comme outil de management
  • Importance des temps de récupération pour éviter l’épuisement
  • Redéfinir l’efficacité à moyen et long terme pour inclure la durabilité
  • Réflexion sur le sens du travail et la relation que nous voulons avoir avec celui-ci

Ressources que nous vous proposons : 

À propos de ce podcast

« Stop à la charge mentale ! » est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

💡 Comment soutenir efficacement les salariés face aux défis liés à la charge mentale ? Comment aborder de manière proactive, les questions de stress au travail au sein de votre organisation ? Comment maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, sans compromettre votre bien-être ? Ces questions cruciales trouvent leurs réponses dans chaque épisode  de « Stop à la charge mentale ».

Rejoignez-nous chaque semaine pour révolutionner votre approche du stress au travail. Nous explorons les conséquences du stress sur les entreprises, équilibrons vie professionnelle et vie personnelle, et mettons en avant la Qualité de Vie et des Conditions de travail (QVCT).

Que vous soyez manager, dirigeant, professionnel RH ou salarié en quête de réponses, ce podcast est votre rendez-vous hebdomadaire pour des solutions pratiques et une inspiration revigorante.

Vous n’avez pas le temps d’écouter l’épisode ? Lisez-le

Introduction

Magaly Siméon : On parle beaucoup de perte de sens aujourd’hui, mais finalement, est-ce que cette perte de sens n’a pas commencé quand on a commencé à compter notre temps, et le compter de plus en plus ? Est-ce que cette perte de sens ne s’est pas accélérée quand notre motivation est devenue le stress et non plus le plaisir de faire ? Ce sont les questions que je pose aujourd’hui à mon invité, Nolwenn Bernache-Sollan, et ses réponses sont interpellantes.

Bonne écoute. Bonjour Nolwenn.

Nolwenn Benache-Assolant : Bonjour Magaly.

Magaly Siméon : Bienvenue dans ce podcast. Pour démarrer, voulez-vous bien vous présenter, Nolwenn ?

Nolwenn Benache-Assolant : Avec grand plaisir. Donc, je m’appelle Nolwenn Bernache-Sollan. Je suis consultante et coach en management, spécialisée en leadership. J’interviens pour les fonctions publiques, pour des groupes privés, pour le top management et pour des dirigeants. Et j’ai la particularité d’être également paléoanthropologue. J’ai fait mes études au Muséum d’Histoire Naturelle et ce goût pour l’histoire, cette pratique de l’archéologie est aussi une archéologie intérieure pour moi. Je la transfère dans ma pratique de coaching et dans les conseils que je donne en leadership. Je fais cela notamment à travers des conférences, des formations et du coaching.

Qu’est-ce que la pression temporelle au stress ? 

Magaly Siméon : Un sujet qui m’intrigue. Je sais que dans vos travaux, vous faites beaucoup référence à la pression temporelle spécifique à notre société moderne. Pouvez-vous nous en dire un peu plus et nous expliquer comment vous reliez cette pression temporelle au stress ?

Nolwenn Benache-Assolant : Effectivement, la dimension temporelle est très importante pour moi. Avec cette vision du temps long en tant que paléoanthropologue, c’est une vision qui a un peu disparu de nos cultures actuelles au travail. Elle est extrêmement importante et urgente au regard de la responsabilité sociale et écologique des entreprises. Cette perspective temporelle est également cruciale pour le bien-être des personnes.

Actuellement, tout le monde se dit débordé, tout le monde a la tête sous l’eau. On entend les gens dire « je n’ai plus de bande passante », « je suis épuisé ». Il y a un emballement temporel absolu qui, pour moi, est lié à la manière dont on perçoit le temps dans notre société. C’est un temps linéaire avec le passé derrière nous, le présent, et le futur qui va venir, ce qui met une énorme pression pour remplir le temps présent et s’assurer que l’avenir sera efficace. On a peur de perdre ce temps, de le voir disparaître.

Alors on s’emballe, on est hyperactifs, on comble le vide en permanence, ce qui accroît la pression. Cela est lié au stress en entreprise, car cette perspective temporelle hyper courte et hyper remplie épuise les personnes. Elle fait aussi disparaître le sens du travail, car on n’a plus le temps de se préoccuper de ce que l’on fait, de se centrer sur la qualité. On est uniquement dans l’hyper-productivité. Cela crée cette charge mentale, cette perte de sens, ce sentiment de gâchis de l’instant T dont on n’a plus le temps de profiter, et chaque jour en écrase un autre dans un long continuum qui nous épuise.

Magaly Siméon : Avez-vous une interprétation de quand cela a basculé ? Comment était-ce avant et à quel moment sommes-nous passés à ce phénomène de hamster dans la roue ?

Nolwenn Benache-Assolant : Je fais beaucoup de parallèles avec le cycle d’innovation de notre espèce. Ce cycle n’a cessé de s’accélérer, et ces dernières années, on le voit encore plus avec les intelligences artificielles. Le cycle d’innovation s’est accru, ajoutant une pression temporelle supplémentaire. Pour moi, le grand moment de l’emballement est l’industrialisation au 19ème siècle.

Pour créer des usines et des chaînes de production, il a fallu organiser le temps de manière extrêmement scientifique et utiliser l’énergie humaine de façon comptée, ce qui est devenu totalement anti-naturel pour nous. Un grand marqueur de ce changement est l’invention du chemin de fer. Avant cela, chaque région avait des heures différentes.

Avec le chemin de fer, il a fallu créer une uniformisation du temps, rendant le temps comptable et enfermé dans les horloges. Cela a été accentué par les nouvelles technologies, où le sentiment d’ubiquité nous force à être partout tout le temps, avec peu de marge de manœuvre pour une perception plus naturelle du temps.

Magaly Siméon : Ce que vous nous dites, c’est que dès qu’on a commencé à compter le temps pour être plus efficaces, plus productifs, c’est là que tout a basculé. Nos ancêtres au début de l’humanité étaient-ils dans cette logique de compter le temps ?

Nolwenn Benache-Assolant : Ils comptaient le temps différemment. Avant l’industrialisation, les gens cultivaient la terre et suivaient des cycles naturels : le temps de la moisson, le temps de l’été pour le travail intense, puis l’hiver pour le repos. On n’a plus ce cycle aujourd’hui. Les gens disent tout le temps « c’est le rush en ce moment, ça va se calmer », mais cela ne se calme jamais. On est déconnectés de ces cycles. On a besoin de phases de repos, comme l’hiver, où nos ancêtres hibernaient. Aujourd’hui, on est hyperactifs toute l’année, ce qui est épuisant.

Stress en entreprise : de quoi parle t-on ? 

Magaly Siméon : Vous intervenez beaucoup en entreprise. Pensez-vous qu’un autre facteur joue un rôle, à savoir que l’homme ou la femme important(e) est celui/celle qui est très occupé(e) ?

Nolwenn Benache-Assolant : Absolument, je suis d’accord. On a un rôle très important à jouer, leader après leader.

Et c’est ce que je propose quand je coach en leadership : essayer de réfléchir à la manière dont on veut créer cette culture temporelle à l’intérieur de l’entreprise. Il est vrai que l’idée d’être débordé, d’être indispensable, d’être partout tout le temps et d’être en surcharge est perçue comme un signe de compétence et de valorisation. Cela pose problème, mais c’est très culturel.

Dans les milieux anglo-saxons, une personne débordée est considérée comme mal organisée. Par exemple, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas des pressions temporelles, eux aussi, ils ont cette vision linéaire du temps. Cependant, chez nous, cet hyper-présentisme, ce côté débordé, il faut faire très attention à ne pas le confondre avec la valorisation individuelle. C’est vraiment problématique.

Un leader calme, non stressé, qui gère ses émotions, qui priorise, qui structure le travail de manière cohérente tout au long de l’année est forcément protecteur et bienveillant pour le collectif. La probabilité que cette approche soit efficace pour l’entreprise à moyen et long terme est très forte. En effet, la posture inverse mène à l’arrêt maladie, au turnover, à la perte de sens, à l’épuisement, et aux fatigues managériales avec toutes les pratiques toxiques que l’on peut imaginer. Nous avons tout à gagner en changeant nos postures de leadership.

Magaly Siméon : Dans vos interventions en entreprise, avez-vous des exemples des situations les plus extrêmes que vous avez pu constater et leurs effets sur la santé mentale, la charge mentale ? Parce que c’est bien de cela dont on parle, c’est-à-dire que nous, tout hamsters, allons moins bien globalement aujourd’hui, n’est-ce pas ?

Nolwenn Benache-Assolant : Complètement. Il y a deux aspects sur lesquels on peut travailler et obtenir des résultats assez rapides au niveau du bien-être collectif dans cette dynamique temporelle. Le premier point est la manière dont on aide les personnes à devenir compétentes en télétravail.

Le télétravail s’est instauré de manière massive avec la crise de la COVID, sans que l’on ait envisagé que cela puisse être une compétence à développer. Savoir télétravailler, c’est très compliqué et beaucoup de personnes s’épuisent dans le télétravail en ne faisant plus de pause. Moi, je connais des personnes qui enchaînent des réunions Zoom, par exemple, ou sur n’importe quel autre logiciel, presque sans interruption. Il y a cette posture derrière l’écran sans aucune pause, comme la pause à la machine à café où l’on discutait avec les collègues en présentiel, etc.

Avec en plus cette porosité entre le personnel et le professionnel, la pause professionnelle est envahie par les obligations personnelles. Donc il y a un épuisement. Ce n’est pas un hasard si les burnouts sont extrêmement fréquents chez les femmes actuellement. La première chose pour moi est de dire oui au télétravail, car cela peut être un vrai facteur de détente, mais il faut apprendre collectivement à bien télétravailler. C’est une nouvelle compétence à développer.

Le deuxième point d’entrée pour moi, qui est immédiatement très efficace, est de cesser de travailler en fonction des deadlines. Il faut arrêter de créer des deadlines fictives partout dans les agendas, car elles ajoutent une pression inutile. Il y a des deadlines réelles, par exemple dans le secteur hospitalier, pour les opérations, etc. Mais il y en a beaucoup d’autres qui sont purement fictives et servent seulement à créer des points de jonction pour que les gens travaillent ensemble.

Donc, dans une entreprise, il faut limiter les deadlines à celles qui sont vraiment essentielles. Pour tout le reste, il faut apprendre à travailler en fonction de processus collectifs et à améliorer ces processus pour les rendre de plus en plus fluides, simples et efficaces. C’est important, car un autre problème avec les deadlines est qu’elles écrasent la motivation.

Beaucoup de gens me disent qu’ils travaillent à la dernière minute parce que c’est cela qui les met en action. Ils ont besoin de la pression de l’instant T pour travailler, ce qui signifie que leur motivation est le stress.

Et cela, c’est un vrai problème. Il faut renouer avec nos motivations profondes, celles qui font que même si quelque chose doit être fait dans trois mois, nous le faisons avec plaisir parce que nous sommes heureux de le faire avec nos collègues, parce que nous sommes ravis d’accomplir cette tâche qui a une valeur ajoutée. Cela nourrit un besoin beaucoup plus profond.

Que faire contre le stress au travail ? 

Ces deux perspectives sont, pour moi, des solutions rapides à déployer en entreprise pour améliorer le bien-être.

Magaly Siméon :  « Ma motivation, c’est le stress » : je n’avais jamais verbalisé cela ainsi, mais je le vois bien. C’est quelque chose qui m’est très étranger, car je n’aime pas l’adrénaline, mais cela correspond à des poussées d’adrénaline. Si l’on va plus loin dans la biochimie du cerveau, ma motivation, c’est le choc d’adrénaline que je me mets dans le cerveau et qui m’apporte une excitation que j’apprécie.

Nolwenn Benache-Assolant : Absolument, avec le taux de cortisol, qui est l’hormone du stress, augmentant et accroissant ce sentiment de vigilance, l’hypervigilance. Mais c’est un mécanisme qui mène au burnout. En termes de biochimie, il est intéressant d’activer les hormones du bonheur et du plaisir.

Et donc moi, je revendique et je milite pour le retour de la joie et du plaisir en entreprise.

Magaly Siméon : Techno. Mais oui, bien sûr.

Nolwenn Benache-Assolant : À l’heure actuelle, notre motivation collective, notre dynamique collective, c’est la pression temporelle, c’est l’adrénaline, c’est l’hyper cortisol. Et donc c’est l’hyper épuisement. Il est donc vraiment très important que nous renouions avec le plaisir, le collectif, le temps beaucoup plus posé, le vide. Parfois, il faut accepter que ne rien faire puisse participer de l’efficacité à un moment donné.

Dans notre société occidentale, nous avons globalement peur du vide, le vide dans nos armoires, le vide dans nos placards, le vide dans nos vies, mais nous sommes tellement fiers de pouvoir dire : « Je suis prise tout le week-end. Je ne suis pas disponible avant six semaines. » Cela m’interroge sur la valeur personnelle que nous nous accordons, c’est-à-dire que, à nouveau, ma valeur vient de ma vie sociale, de qui je vois, de ce que je fais, de combien je suis occupée. Et donc, cela interroge sur la question : s’il n’y a plus rien, est-ce que je vaux toujours quelque chose ?

Magaly Siméon : Complètement.

Nolwenn Benache-Assolant : Cette envie de tout le temps remplir les placards, les moments, etc., est encore une fois liée à cette vision linéaire du temps. On constate que des cultures plus philosophiques, des cultures avec plus de recul, souvent, comme par hasard, sont celles qui ont une perception du temps cyclique.

C’est-à-dire que ce qui est sera, ce qui a déjà été sera encore. Il y a donc beaucoup moins de pression. Ce qu’on n’a pas réussi à accomplir aujourd’hui, ce n’est pas grave. Comme le temps est cyclique, la vie va nous reproposer demain, d’une autre manière, différemment.

On pourra recommencer, on pourra retenter. Il y a moins d’angoisse parce qu’on n’a pas une seule chance pour réussir ; on peut faire et refaire jusqu’à aboutir à quelque chose de satisfaisant. Cela crée probablement le sentiment que ces cultures-là ont beaucoup plus de recul par rapport à la vie, en ayant une perception différente du temps.

Le stress, un outil de management 

Magaly Siméon : Si on revient à l’histoire aujourd’hui, comment utilisez-vous l’histoire pour contribuer à des entreprises où les gens se sentent mieux ? Puisque c’est bien cela l’enjeu, n’est-ce pas ?

Nolwenn Benache-Assolant : Tout à fait. Déjà, en partageant à nouveau ces histoires d’autres cultures : à quel moment notre culture s’est installée, de quelle manière notre perception du temps s’est créée, qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui nous en sommes à ce mode de fonctionnement.

Et puis, s’inspirer des expériences qui ont pu avoir lieu ailleurs, à la fois dans le temps mais aussi dans l’espace, en dynamique interculturelle. À l’heure actuelle, il y a d’autres cultures qui fonctionnent autrement et il est intéressant de s’en inspirer. C’est avant tout créer cette inspiration, montrer que notre manière de voir les choses aujourd’hui n’est pas la seule, n’est pas une vérité imposée.

On peut choisir, au niveau de l’entreprise, de créer des collectifs de travail qui fonctionnent différemment dans la perspective temporelle et qui, du coup, vont générer une motivation et une émulation fondées sur autre chose que le stress.

Magaly Siméon : Oui, c’est ça, le stress est devenu un élément de management. C’est-à-dire, si je ne suis pas stressé, c’est que je ne travaille pas vraiment.

Nolwenn Benache-Assolant : Je suis absolument convaincu qu’on peut travailler de manière efficace sans stress. Oui, mais dans la croyance des entreprises aujourd’hui, le stress est devenu une espèce de valeur. C’est finalement mon niveau de stress qui va donner une idée de mon niveau de productivité et d’efficacité.

Je ne sais pas si c’est le niveau de stress, en tout cas, c’est la conséquence directe de cette idée d’efficacité et d’hyper-productivité. Ce qui est inquiétant à l’heure actuelle, c’est que dès qu’on atteint un stade de productivité supérieure, on en fait le nouveau normal.

Et cela, c’est problématique. Comme si, pour aller d’un point A à un point B, nous devions tous nous calibrer sur le chronomètre du champion du monde du 100 mètres, non ? Nous serions tous épuisés. Qu’on ait des pics de productivité, c’est normal, mais il est extrêmement important d’accepter qu’il faille aussi des temps de récupération et qu’on ne puisse pas être en permanence la tête dans le guidon à pédaler comme des fous.

À l’heure actuelle, il y a beaucoup de tentatives pour atteindre un niveau d’efficacité maximum et en faire la norme, ce qui est vraiment délétère et pas du tout bienveillant, individuellement et collectivement.

Comment gérer la relation au temps en entreprise ? 

Magaly Siméon : J’ai une dernière question. Une fois qu’on a dit tout cela, pour les dirigeants et les personnes opérationnelles qui nous écoutent, quels sont les aspects clés que vous abordez dans vos conférences sur la relation au temps pour que managers et dirigeants arrivent à mieux gérer leur énergie ?

Nolwenn Benache-Assolant : Il y a pas mal de choses auxquelles on peut penser collectivement, mais je dirais que le premier point d’entrée va être une introspection, une réflexion personnelle sur la propre relation qu’on a au temps et, très souvent, sur la peur sous-jacente de perdre son temps.

Pourquoi ai-je peur de le perdre ? Qu’est-ce qui fait que je remplis mes journées ainsi ? Quelle est la grande angoisse narrative, quelle est la grande angoisse par rapport à mon histoire professionnelle que j’essaye de combler par cette hyperactivité ? Généralement, un leader, quand il a réussi à se confronter à cela, atteint un certain seuil de maturité émotionnelle et comportementale qui lui permet d’orchestrer les choses différemment. Il peut y avoir des angoisses personnelles et des angoisses collectives, comme la peur de ne pas être efficace, de ne pas atteindre les chiffres et de s’effondrer.

En travaillant sur cette peur, on peut élargir la perspective et se demander concrètement, à moyen et long terme, ce que signifie l’efficacité. L’efficacité, c’est aussi, et beaucoup, la durabilité. Si on tire sur la corde, la probabilité de foncer à toute vitesse dans le mur est forte. Je dirais donc que la première porte d’entrée serait celle-ci : affronter la peur principale qu’on a professionnellement dans cette relation au temps.

Cela revient finalement à poser des questions existentielles que nous nous évitons collectivement depuis des années.

Tout à fait, cela vaudrait la peine de se poser ces questions collectivement, ne serait-ce que parce qu’il est important de se reposer la question du sens même du travail. La jeune génération réclame énormément une nouvelle perception de la place du travail dans nos vies. Ce questionnement me semble pertinent au niveau individuel, au niveau de l’entreprise, mais aussi plus globalement dans la relation que nous avons au travail et au temps que nous souhaitons lui accorder.

Magaly Siméon : Merci beaucoup, Nolwenn, c’était passionnant. En tant que mère de famille, cela répond à beaucoup de mes questions. Merci infiniment.

Nolwenn Benache-Assolant : Merci à vous, Magali. J’étais ravie de pouvoir parler de cela et de répondre à vos questions très pertinentes qui m’ont vraiment aidée à développer ma pensée. Merci beaucoup.

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