Le mal-être au travail : un coût colossal pour les entreprises

Découvrez le coût caché du mal-être au travail : De prime abord, le constat semble évident : le mal-être au travail nuit à la productivité.
Il suffit de s’interroger pour soi-même : si je vais au travail – gardons l’expression malgré l’explosion du télétravail – à reculons, parce que l’atmosphère au sein de l’entreprise est trop pesante, trop stressante, ou parce que je ne m’y sens pas à ma place ou encore peu ou pas valorisé·e, puis-je être au mieux de ma performance, donner mon plein potentiel ? Probablement pas.
Il semblerait pourtant que cette évidence “si je suis mal au travail, je travaille moins bien” ait été longtemps et collectivement refoulée, au profit d’une idée volontariste héritée de la philosophie kantienne, selon laquelle il suffit de devoir pour pouvoir, puisque les entreprises n’ont commencé à réellement s’emparer du sujet qu’à partir des années 2000.
Les conséquences négatives sur la productivité, la santé des employés et les résultats de l’entreprise peuvent engendrer des coûts significatifs.
Aujourd’hui, et c’est un des effets de la crise sanitaire, le sujet est inévitable pour les organisations et les collaborateurs sont de plus en plus demandeurs, en particulier les nouvelles générations (Y et Z).
Oui, le mal-être au travail à un coût et on sait relativement précisément l’évaluer. De nombreuses études et baromètres viennent étayer le lien entre bien-être au travail et productivité ou, en miroir, mal-être au travail et baisse de productivité.
Dans cet article, nous explorons en détail le coût du mal-être au travail et vous révélons des données précises qui ne manqueront pas de vous surprendre.
Quel est le coût direct du mal-être en entreprise ?
S’il ne fallait retenir qu’un chiffre, ce serait celui-là :
➡️ Le mal-être au travail coûte 13 340€ par an et par collaborateur selon le Cabinet Mozart Consulting.
Ce coût se compose de la façon suivante :
- 42 % liés au désengagement et aux turnovers (démissions, ruptures conventionnelles)
- 23 % aux absences (arrêts maladies, accidents du travail)
- 35 % aux ruptures de contrat de travail du fait de l’employeur
Cette facture, salée, peine à mesurer l’impact de tendances plus insidieuses, comme le récent quiet quitting – démission silencieuse -, qui consiste à exécuter les tâches qui relèvent de son poste en accomplissant que le strict nécessaire.
À ce coût financier s’ajoutent des coûts cachés. Par un effet domino, le mal-être au travail d’un ou plusieurs salariés peut contaminer d’autres membres de l’équipe, voire, dans le pire des cas, l’équipe entière.
Quels sont les coûts cachés du mal-être au travail ?
- Augmentation de la charge de travail :
Lorsqu’un salarié s’absente ou se désengage, ses tâches sont dévolues à d’autres salariés, augmentant ainsi leur charge de travail et donc, potentiellement, leur stress, la pression, et donc… le mal-être au travail.
- Baisse de l’engagement de l’équipe :
Un salarié démissionnaire est moins motivé par ses missions et probablement plus ouvertement critique à l’égard de l’entreprise qu’il est sur le point de quitter. Cet état d’esprit délétère a vite fait de se propager à l’ensemble de l’équipe.
- Perte de compétences et savoirs :
Le départ d’un salarié·e expérimenté·e et formé·e au sein de l’entreprise qui maîtrise pleinement les processus est une perte importante pour le collectif.
- Baisse de la qualité du travail et de la satisfaction client :
Les nouveaux salariés ont naturellement besoin de temps pour s’adapter, comprendre le fonctionnement de l’entreprise et maîtriser l’ensemble de leurs missions. Dans ce laps de temps, les clients peuvent ressentir une baisse de qualité.
- Dégradation de l’image de marque :
Un taux de départ important témoigne bien souvent des dysfonctionnements internes et impacte négativement la marque employeur.
- Perte de temps pour la branche RH et le manager :
Un salarié qui part, c’est une fiche de poste à élaborer, une recherche de candidats et des entretiens d’embauche à mener…
Lorsque l’on sait que selon le cabinet Empreinte Humaine 44 % des salariés français sont en état de détresse psychologique et que les 3/4 disent que leur état psychologique est partiellement ou totalement lié à leur emploi, il est plus que jamais temps que les entreprises prennent le sujet à bras le corps pour proposer à leurs salariés des solutions concrètes. L’avenir de l’entreprise est bien jeu puisque 85% des salariés déclarent que l’amélioration du bien-être mental renforcerait leur fidélité à leur employeur (Baromètre Alan/Harris Interactive, 1er semestre 2022).
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